Lorsque j’étais dans mon pays, au Burkina Faso, en attente de mon visa pour le Canada, j’étais
impatiente de venir rejoindre mon mari.
Il m’écrivait : ‘’Ne sois pas si pressée de venir au Canada, car il y
fait très froid, la température peut
descendre jusqu'à - 40 C’’. Je me demandais bien de quel froid il
s’agissait pour qu’il ne cesse de m’en parler.
Puis le grand
jour arriva enfin, c’était le 11 mars 2008. Mon passeport en mains, assise confortablement dans l’avion,
je regardais par le hublot pendant l’atterrissage. À ma grande surprise, je vis un homme portant
un manteau qui me semblait lourd avec un chapeau et de grands cache-oreilles. C’est
alors que je me dis à voix basse : ‘’Mais quelle exagération ! Je veux bien comprendre qu’il fait froid,
mais de là à s’habiller à ce point ! Wow !
Après avoir
satisfait les exigences de l’administration et des douanes, quel bonheur je
ressentis en voyant mon mari me faire signe de la main. Heureux de nos retrouvailles,
il me remit un manteau lourd semblable à celui du gars que j’avais vu de
là-haut, des bottes et un chapeau. ‘’Porte ça sinon tu vas geler’’ me dit-il. Je regardai autour de moi pour être certaine
que les gens ne me trouveraient pas ridicule avec un tel accoutrement. Aujourd’hui quand j’y repense, ça me fait
bien rire. Je portais un pantalon 3/4,
un chemisier ¾ et des souliers. C’était plutôt
moi qui devait attirer l’attention alors que j’arrivais directement de l’Afrique
avec ses 40 C. J’endossai donc les vêtements avec une
certaine gêne il va s’en dire puis nous prîmes le chemin de la sortie.
Une fois dehors, je perçus un froid terrible et
démoniaque me traverser les os et faire frémir toute ma peau. J’émis aussitôt un cri : ‘’Qu’est-ce que
c’est que ça’’? Au même moment, une fumée blanche sortit de ma bouche et
croyez-le ou non, une panique totale s’empara de moi. Je répétai à mon mari : ‘’De la fumée
blanche sort de ma bouche, qu’est-ce qui se passe ?’’ Il m’expliqua que c’était
dû à la température froide à l’extérieur alors que ma bouche expirait de l’air
chaud. Cette journée-là, la température
atteignait - 30 C. Je n’étais pas au bout de mes surprises, vous
vous en doutez bien.
On était en
direction de la maison quand j’aperçus une butte toute noire d’environ 10 mètres de haut et
d’autres plus petites qui longeaient l’autoroute. Je demandai alors à mon mari pourquoi
les gens entassaient-ils ainsi le sable en bordure de la route en cette période
de froid ? Ce n’est pas du sable, mais de la neige salie me dit-il. Wow !
J’étais vraiment impressionnée.
Le lendemain matin, mon mari m’amena à une épicerie située
non loin de l’appartement, un marché Loblaws
en fait. Vous imaginez mon étonnement ! Je restai bouche bée, impressionnée, troublée
par une telle abondance que je pouvais voir et toucher pour la première fois de
ma vie. Ce marché équivalait selon moi,
à près de la grandeur de mon village.
Je pourrais vous raconter mes impressions sur tant d’autres
splendeurs qui me font davantage apprécier ma vie au Québec! Je pourrais vous exprimer mon émerveillement
à la vue de la neige blanche qui embellit le paysage et entre autres de l’air
frais qu’apportent les beaux jours du printemps alors qu’en Afrique la chaleur
est insupportable. Et que dire de
l’éclosion des bourgeons qui redonnent vie à la nature !
Oh oui ! Je
pourrais vous raconter tant d’autres belles choses qui me fascinent encore et
encore…
Brigitte Koama
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