3 mars 2011

Numéro 1 - Le TDAH, qu’est-ce que c’est ?

Je suis une maman et comme moi, il est clair que vous passez votre temps à vous inquiéter pour votre enfant.

Sera-t-il heureux dans la vie, est-ce que je lui donne assez à manger, dort-il suffisamment, pourquoi cette fièvre ne veut-elle pas tomber, et sera-t-il bon à l’école? Mais qu’en est-il de toutes ces questions lorsque surgit un vrai problème?

J’ai jonglé longtemps avec deux choix qui s’offraient à moi, de vous parler du TDAH de façon détachée et scientifique ou bien de façon personnelle et j’ai choisi la deuxième.

Mon fils âgé de 10 ans aujourd’hui, était à l’époque de la petite enfance, un petit garçon joyeux et plein d’entrain. Un petit garçon comme tous les autres, qui bougeait beaucoup, qui aimait par-dessus tout les petites voitures et les gros camions, qui défiait l’autorité comme personne, qui brisait absolument tout et qui avait la fâcheuse tendance à faire des choses étranges comme de laver le plancher avec du beurre, de vider la bouteille toute neuve de shampoing dans les toilettes ou bien de mettre tout ce qu’il trouvait dans le vidéo-cassette.
Des choses que tous les enfants font, enfin je le pensais. À la pré-maternelle, les problèmes ont commencé. Son professeur m’appelait sans arrêt pour se plaindre de lui. Il parlait sans cesse, même après plusieurs avertissements, il ne restait jamais en place, ne respectait aucune limite, ne tirait aucune leçon de ses apprentissages, il oubliait ou perdait ses choses et avait beaucoup de difficultés à se concentrer.
Après plusieurs appels, j’ai donc décidé d’en parler à mon pédiatre qui m’envoya consulter une équipe de pédopsychiatrie. Après un an de suivi par plusieurs spécialistes, on m’a annoncé que mon fils avait un TDAH (un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité). J’ai donc dû prendre la décision de le médicamenter ou non. La décision a été dure à prendre, mais la relation avec mon fils était très détériorée. J’étais épuisée et sans aide. Après 6 mois d’hésitation, j’ai finalement pris la décision d’essayer, pour voir ce que ça donnerait. Bien sûr, ce ne fut pas miraculeux, mais il était moins agité, plus concentré et il faisait des progrès à l’école.

Je me suis rendu compte qu’il m’était vraiment difficile de comprendre mon fils, de me mettre à sa place, mais surtout, j’ai réalisé à quel point je me sentais coupable. Les quelques lectures que j’ai faites sur le sujet m’ont apporté quelques réponses : les causes du TDAH, selon les avancées des recherches sur le sujet, peuvent être d’ordre neurobiologique, génétique, alimentaire ou environnemental.

Mais comment mieux comprendre le problème qui se déroule en silence dans le cerveau de l’enfant qui présente un TDAH. On sait que certaines informations ne passent pas d’un hémisphère à l’autre du cerveau, ce qui fait que le cerveau ne traite pas les données.

Le lien qui permet aux deux hémisphères de communiquer, c’est la dopamine, or le TDAH est caractérisé par un déficit en dopamine, un neurotransmetteur.
Imaginez deux personnes, une de chaque côté d’une rivière, sans pont pour traverser. L’une des deux doit donner un message à l’autre mais comment peut-elle le faire si elle ne peut pas traverser?

Les médicaments servent alors de transport à la dopamine et les informations peuvent ainsi se rendre d’un hémisphère à l’autre.

Le TDAH est un combat de tous les jours pour l’enfant et le parent. Il faut à l’enfant du soutien, de ses parents, de l’école et des spécialistes. Un encadrement rigoureux et sans relâche est aussi très souvent nécessaire.

Pour mon fils, les échecs ont été nombreux, il a dû faire face à deux redoublements, un changement d’école, plusieurs autres évaluations et de nombreux suivis en ergothérapie et art-thérapie. Son estime de lui a chuté considérablement et il doit lutter tous les jours avec l’envie de tout laisser tomber et de ne pas faire les travaux demandés en classe et à la maison.

Malgré toutes les épreuves et défis parfois difficiles à relever, le plus important reste assez simple et très souvent sous-estimé : soyez à l’écoute de votre enfant, soyez vigilant, armez vous de patience et de compréhension, mais surtout, aimez-le de toutes vos forces!

Myriam Landry

  • Au Québec, 3 à 5% des enfants ont un TDAH.
    65% d’entre eux sont médicamentés.

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