4 juin 2011

Numéro 2 - Princesse, super-héros ou… enfant, tout simplement !

"Maman, regarde, c’est rose !", "Moi, j’aime le rose, moi suis Blanche Neige !".
Combien de fois ai-je entendu ma fille de deux ans et demi prononcer ces mots…
Rose pour les filles, bleu pour les garçons. Dès la naissance, ces clichés s’imposent et, qu’on le veuille ou non, ils perdurent, passent d’une génération à l’autre et mènent la vie dure aux parents. On a beau annoncer fièrement à qui veut l’entendre : « Ma fille ne portera pas de rose, ça c’est sûr! », on finit toujours par y arriver et du jour au lendemain, on se retrouve avec 3 chandails roses et au moins une petite robe rose dans la garde-robe de notre enfant.
Certes, le plus souvent, il s’agit de cadeau de personnes bien intentionnées, mais l’enfant lui-même se met à avoir des exigences ou plutôt des préférences. À ce stade, on est tiraillé entre laisser faire en se disant que notre petit bout s’affirme et qu’il est important de le laisser faire ses propres choix (limités tout de même) et le fait de mettre des limites, de dire non, au risque de créer des frustrations.

Cependant, essayez d’expliquer à la mère sportive, férue de bleu et autres couleurs pas si féminines que je suis, pourquoi ma propre fille adore le rose et admire Blanche Neige (remarquez, je suis chanceuse, ça aurait pu être Cendrillon ou Dora!).
La société ? Les autres? La publicité? Et oui, le monde dans lequel nous vivons est rempli de messages – subliminaux ou pas – destinés aux tout-petits.

Ahh, la pub!

Dès le plus jeune âge, nos enfants sont la cible des publicitaires et victimes de tout ce qui se passe autour d’eux. À nous parents de faire attention, de leur expliquer comme on le peut, la différence entre rêve et réalité, entre femmes actives et princesses, hommes du quotidien et princes (ou crapauds!)…
Il est facile cependant de blâmer uniquement les autres. Certes, il est difficile de lutter contre le marketing ambiant et agressif qui nous entoure. Ainsi, à chaque sortie de film, Disney, par exemple, fait preuve de beaucoup d’imagination et d’inventivité pour vendre les produits à l’effigie de sa nouvelle héroïne.
Et à l’heure actuelle, c’est un véritable festival entre t-shirts, ustensiles, sacs et autres figurines – en chocolat pour Pâques par exemple. Si on veut éviter de tomber sur l’un des héros de nos enfants, mieux vaut rester cloîtré chez soi!

Ce phénomène n’est pas réservé aux filles, bien au contraire. Les petits garçons, eux, veulent plutôt devenir des super héros, des Spiderman, Batman ou que sais-je encore. Et là aussi, les clichés vont bon train. Le garçon devient fort, acquiert des pouvoirs surhumains pour protéger les pauvres gens et… les femmes. Cette image quelque peu sexiste a toujours existé et existera toujours, féminisme ou pas.

Encore une fois, c’est à nous, parents, d’inculquer – ou d’essayer de le faire – les bonnes valeurs à nos enfants, de leur montrer que les princesses existent dans les contes de fées, que la vie de tous les jours aussi peut leur apporter du bonheur et du rêve. À nous également de les laisser rêver car se prendre pour une princesse ou un super héros, c’est aussi bien agréable de temps en temps!

Certains personnages féminins vus dans des films ou à la télévision sont plus positifs que d’autres. C’est le cas notamment d’héroïnes des Studios Ghibli : Kiki dans Kiki’s Delivery Service (1998) ou de Mei et Satsuki dans Mon voisin Totoro (1988).

5 trucs pour sensibiliser votre enfant au marketing et à la pub

Voici quelques pistes et solutions pour mieux répondre aux envies de nos enfants et leur apprendre à faire la différence entre rêve et réalité, publicité et vraie vie :

- Expliquez-lui (avec des mots simples) que la publicité a pour but de faire acheter des choses

- Faites-lui prendre conscience du besoin, ou non, qu’il a face à l’objet de son désir (souvent quelques secondes après avoir vu une affiche)

- Communiquez avec votre enfant sur ce qu’il a compris après (et pendant) qu’il regarde une émission ou un dessin animé

- Avec un objet pas trop dispendieux, proposez à l’enfant de l’essayer et de comparer ce qu’il en pense et ce qui était dit dans la publicité

- Participez à la Journée sans achat qui a lieu chaque année le dernier vendredi de novembre pour souligner notre tendance à acheter des choses dont nous n’avons pas vraiment besoin.

Céline Richert

  • Entre 2 et 11 ans, les enfants québécois qui regardent régulièrement la télévision sont exposés à environ 40 000 messages publicitaires - non adaptés à leur âge - chaque année.

  • Au Québec, 40% des enfants soupent devant la télé (Source : Institut de la Statistique du Québec, 2004)

  • Au Québec, la publicité imprimée, radio et télédiffusée destinée aux enfants de moins de 13 ans est interdite.

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